Avant-propos :
La capacité à évoluer de l’entreprise, notamment à mettre en place un plan stratégique, repose sur le degré de maturité de celle-ci. Plus une entreprise a un degré de maturité élevé, plus elle sera capable d’évoluer. Pour procéder à cette évaluation, la structure de l’organisation de l’entreprise et le facteur humain sont prédominants. Le challenge est de savoir casser le poids des habitudes et de partager un sens commun avec toutes les parties prenantes de l’entreprise : le management, les employés, les investisseurs, les partenaires et surtout les clients !
Stratégie :
poids des habitudes et maturité d’entreprise
Auteur : Daniel COHEN, Les fiches outils du dirigeant d’entreprise, Eyrolles, 2017
Le poids des habitudes dans une entreprise peut conduire à un déni de réalité qui va amplifier les crises qu’elle rencontrera et l’empêcher de les surmonter. Aussi, et bien qu’il soit absolument indispensable de définir une stratégie, de la faire partager, de s’y astreindre et de créer des conditions optimales à sa mise en œuvre, il ne faut pas oublier que c’est le degré de maturité de l’entreprise qui détermine sa résilience.
QUID DU DEGRE DE MATURITE :
Le degré de maturité ou CMM (Capability Maturity Model) définit la structure apprenante d’une entreprise ; celle qui lui permet de s’améliorer continuellement.
Plus une entreprise a un degré de maturité élevé, plus elle sera capable de déployer explicitement et de façon cohérente des processus qui seront gérés, mesurés, contrôlés et surtout continuellement améliorés.
C’est pourquoi le bouleversement des habitudes et des pratiques dans une entreprise reste toujours un défi à relever.
L’ORGANISATION EST-ELLE OPTIMALE ?
Pour répondre à cette question, nous nous devons d’être nuancé. Warren Buffet disait « autant une entreprise performante avec un bon modèle peut être dirigée par un manager inefficace, autant un bon manager peut perdre sa réputation en dirigeant une entreprise inefficace ». Cela signifie que le poids de l’organisation, dans la réussite d’une transformation, est souvent plus important que le poids du dirigeant, sans pour autant vouloir réduire le rôle de ce dernier.
C’est ainsi d’abord vis-à-vis de l’organisation qu’il faut faire preuve de vigilance, car une entreprise mal organisée, mal structurée, peut ne pas être en capacité d’intégrer les changements à une vitesse suffisante pour permettre un retour de l’activité dans une zone positive. Et cela dans un laps de temps compatible avec celui nécessaire pour la sortir de l’impasse.
Sans rentrer dans les détails des techniques de mesure de la maturité, une action va précéder toutes les autres dans cette évaluation : la rencontre avec des représentants de tous les niveaux de l’entreprise.
S’INTERROGER SUR LA STRUCTURE DE L’ORGANISATION D’UNE ENTREPRISE SOUS-PERFORMANTE
Le meilleur plan d’action conçu pour une entreprise ne peut être mis en œuvre que si celle-ci atteint un niveau de maturité suffisant pour être capable de l’intégrer et de l’assumer au quotidien.
Ces périodes charnières de la vie des entreprises peuvent être vécues comme des temps de renaissance où il ne faut pas s’empresser de reconstruire sur les fondations du passé, mais retenir les bonnes pratiques et laisser de côté les moins bonnes. Attention, cela n’est réalisable que par palier de … maturité !
De la difficulté naît alors l’opportunité de faire le tri et de laisser au passé les travers de l’entreprise pour ne conserver que le meilleur. C’est ainsi que des IBM, des Toyota ou des Apple ont pu rebondir et redevenir des entreprises phares, en partageant un sens commun avec leur management, leurs employés, leurs investisseurs, leurs partenaires et surtout leurs clients. Évidemment toutes les sociétés n’ont pas ces tailles et ces destinées. Mais au niveau de chacune d’entre elles, le dirigeant peut impulser ce travail d’élévation en donnant un nouveau sens à l’activité.
L’ENTREPRISE ET LE FACTEUR HUMAIN
En complément à l’organisation, le facteur humain est prédominant dans une entreprise. Les moments de changement lorsqu’ils sont bien pensés, sont des moments d’élévation et de mutation vers du progrès. Le challenge est de casser le poids des habitudes, de ne pas accepter les « nous faisons cela, car nous l’avions toujours fait », de sortir des schémas de pensée unique, et de se poser les vraies questions.
Pour résumer : La mesure de la maturité de l’entreprise est un indicateur déterminant pour savoir si celle-ci peut évoluer. Toutes les entreprises le peuvent, mais toutes ne s’en donnent pas les moyens. Pour une entreprise, la « meilleure solution » est parfois difficilement applicable. Tout dépend, en réalité, de son degré de maturité et de sa facilité à intégrer ce nouveau « meilleur plan ». C’est le sens retrouvé et l’avenir commun à tous les acteurs de l’entreprise qui sont à même de venir à bout des résistances organisationnelles et humaines au changement ou au retournement.